
Le bien du premier coup est une erreur
28 juin 2019 • La maison du projet
Parce que la Ville est une stratification lente, une addition de propositions et de retournements, d’hésitations et de recommencements. La rue est une opération de sédimentation, où le trottoir à peine refait fait l’objet d’une première rustine, où le local imaginé pour un salon de coiffure est retouché pour devenir bureau de poste, où l’appartement du rez-de-chaussée devient cabinet médical, où les vélos s’agglutinent autour des lampadaires et délaissent les arceaux que vous aviez pensé pour eux, où le piéton évite le cheminement que vous aviez conçu pour lui et préfère marquer à travers l’espace vert la trace de son passage. Chacun s’approprie la Ville et la recommence à sa main.
Et ce processus commence dès les premiers coups de crayon. Les idées s’empilent et se contredisent.
L’indicateur de qualité d’un projet urbain, c’est le nombre de permis d’aménager modificatifs, d’avenants à la convention d’objectifs, de tête à queue et de recommencements. On n’est pas mauvais, à la Maillerie.